« Let’s go to the north and forget the past »
Deux personnages habitent cette femme : une voix éraillée sortant d’un corps vouté et qui s’appuie sur un manche à balai, la figure de la sorcière, l’enrouée, la rouée, en préparant l’eau-peinture dans le sceau
et puis le corps se relève et commence son blues-litanie, se saisit du balai/de l’éponge et les trempe dans le sceau rempli d’eau et de peinture à l’eau bleue, et commence à nettoyer/peindre en faisant des signes infinis qui s’entrelacent
ce signe mais d’abord ce geste, c’est une femme qui me l’a appris lors de mon premier boulot, l’été de mes 16 ans, pour nettoyer un réfectoire, évidemment, le faire en reculant
dessin, mémoire, nostalgie du présent, mélancolie domestique,
figurer ces aller-retour de la conscience entre le passé et le présent pour construire l’identité et l’inspiration pour poursuivre cette route vers un nord réel ou imaginaire
mélancolie nostalgique, passer l’éponge, effacer la mémoire, ne pas laisser de traces