L’image Néo-Lilith est un montage où une femme au regard plongé dans le lointain, est assise sur une grosse pierre de granit rose. A l’intérieur de celle-ci, on discerne en superposition l’intérieur d’une allée couverte sur lesquelles ont été sculptées six paires de seins il y a environ 5000 ans, polis par le temps et les contacts. Ces seins peuvent être vus comme une forme de calendrier (peut-être lunaire, avec ses douze seins) et comme un symbole de sororité.

Dans cette composition, je souhaite montrer que malgré les effacements répétés de l’histoire des femmes, nous reposons et sommes soutenues par les actions des femmes du passé que nous portons dans notre inconscient collectif comme un héritage solide, ressurgissant peu à peu.

Je souhaite aussi questionner notre rapport à la préhistoire en jouant avec le nom de la première femme créée par le dieu des religions du Livre, Lilith, issue comme Adam de la terre et dont il n’est pas fait mention dans les textes reconnus par l’Eglise.

Femme indépendante, égale d’Adam, reléguée à l’obscurité de la terre et ses mystères, Lilith est une figure forte de l’histoire de la Création et son nom résonne avec ces temps de la pierre, avant l’écriture.

Sa présence dans l’histoire m’a réconfortée et représente pour moi une inspiration pour inventer le présent et regarder vers l’avenir.