Rémanence

Rémanence, tirage lambda contrecollé sur aluminium dans boîte américaine, 45 x 70 cm, 2019.

Evoquer la rémanence des figures féminines du passé. La boîte, enduite de peinture phosphorescente, s’illumine de l’intérieur à la tombée de la nuit.

XX (extrait du poème)


(…) Quoique putain, si ce mot là revient tiens, c’est bien qu’on doive en faire quelque chose… et comment que ça se fait alors,
que de mes deux seins, c’est souvent celle-là d’interjection qui se revient, se retient au point d’en taire les partis chatoyantes, lilith,
putain, on a envie de dire quand on respire quand on parle, putain, on a envide, oui on a l’envide qui fait grosse cavalcade à l’intérieur,
pleine d’un gras rire fou et de raisins de toutes sortes autour du cou, plein du dehors, envide, pire que parsemée, panse
lourde de gaz hautement toxiques et toniques, qui provoquent éruption tentaculaire d’oraisons funèbres de paroles interdites et
de clitoris sécatés, c’est ça qui sortirait peut-être de ce putain, une fureur inavouée inassouvie inentamée plus qu’intime refoulée
des tréfonds somnambules du chromosome X, personne, même pas une, XX, doublement personne, le lieu énamouré meurtri
de l’hémorragie condensée du double même, xxXXxx, ça voudrait seulement dire une nature? et quand bien même la culture
en ferait autre chose, il serait sévère d’en contraindre l’envie ; quoique ce ne fut jamais qu’une larme tiède écoulée de la lèvre
concupiscente d’ève que sortit comme un élixir précieux de cet orifice fallacieux, un cri de joie fantasque, éructé d’un gémissement
trouble au contact de la lumière, à l’appréhension de ses vestibules, aux spasmes des candeurs de la pensée, eva sentit son
coeur bondir et ses effluves, son effroi abandonner sa bouche aux sécrétions plutôt qu’à une parole vaine, voilà ce qu’on a fait
d’eve, comme si la vive, n’avait pas eu connaissance de sa matrice et de ses yeux pour polir le monde à son choix, comme si la
voulue volute langagière des faiseurs d’histoire première des déesses eut pu être si prude au regard, cela est impossible même
pour n’importe quel roi!
ainsi avec adam, partant d’un rire complice, ont-ils commencé à chanter pour se caresser les entrailles et les écoutilles, pour faire
monter les sensations dans le cerveau achalandé de devoirs, ainsi ont-ils commencé pour oublier la coupe trop pleine qu’on
versait à leur pied et dont ils furent inondés comme une immondice, comme si le monde tout à coup, après ce rire, avait dit de
mourir leurs espoirs, de nourrir leur effort pour que les sécrétions soient à présent des objets coupables de leur érotique corporéité
: voilà ce que les mots d’hommes bizarrement inspirés, décidèrent de conter au sujet du secret de nos sécrétions, du soufre
qui active notre souffle, bien qu’à présent le décompte renvoie l’appel d’air des voix qui racontent, atopique et picareste, sur les
traces de Diotime.

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