L’installation Hystory est le troisième volet d’une recherche que je mène sur l’histoire des femmes.
Cette recherche s’intitule «Sur les traces de Diotime» en référence à la grande prêtresse à laquelle Platon fait allusion dans le Banquet comme celle qui l’a initié aux secrets de l’amour. Qui était Diotime ? En tout cas, elle a donné pour moi un nom à une femme savante d’un passé lointain et dont peu de choses a été transmis sur elle, comme au sujet de beaucoup de femmes du passé.
Lorsqu’on regarde l’histoire des femmes, on constate un effacement répété – un palimpseste – du récit de leurs vies et de leurs oeuvres. Nombreuses d’entre elles ont pourtant manifesté des vies libres et des oeuvres visant pour certaines, à justement conjurer cet effacement.
Manifester le palimpseste opérant sur les récits de l’histoire des femmes.
L’installation s’intitule Hystory en référence à la racine du mot hymen, afin d’évoquer cette part manquante de l’Histoire et les trous qui la perforent de bout en bout.
C’est aussi un pied de nez au mot hystérie qui fut inventé sur le même principe et dans une perspective patriarcale. Et puis, le Y offre à mes yeux un signe qui peut résonner
visuellement avec le sexe féminin.
Le boîte posée sur un trépied est un écho à la chambre photographique mais aussi une chambre claire, dont l’intérieur est enduit de peinture phosphorescente qui ne s’éclaire que quelques minutes à la tombée de la nuit.